Nous avions participé à des réflexions sur les moyens de développer l’activité économique pour lutter contre le chômage qui avait fait son apparition dans les années soixante dix. Mais déjà nous avions appris que le « capital » agissait auprès des pouvoirs publics pour inverser la répartition des bénéfices du travail, des salariés vers les actionnaires … Et si on pouvait se passer des salariés ce serait encore mieux, d’où la financiarisation de l’économie et la spéculation financière hors toute production de biens!

La revue Alternatives Économiques, outil de vulgarisation face au rouleau compresseur des revues comme les Échos, le Capital, Valeurs actuelles et les publications des banques, nous donnait des repères et des pistes pour une meilleure utilisation de l’argent et de la finance, au service de l’outil de production et de l’insertion par l’économie.

Au début des années 2000 le Conseil Régional sous l’impulsion des Verts, créait une vice présidence à l’économie sociale et solidaire (ESS) et mettait en place 6 commissions dont une sur le système financier et le rôle des banques.

Nous avons décidé d’interpeller nos banques, donc nos interlocuteurs les conseillers financiers, sur l’utilisation de l’argent que nous leur confions !

Bien sûr, à part les produits habituels promus par leur hiérarchie, ils ne connaissaient pas de produits utiles à l’ESS, spécifiques à l’ESS ou à des organismes de solidarité (Faim et Développement du CCFD par exemple …).

Leur attitude relevait plus de la condescendance ou du scepticisme que de l’écoute ou de l’étonnement intéressé … Mais en ayant en mémoire et mieux encore de la documentation circonstanciée, petit à petit ils ont commencé à être intéressés, surtout quand nous leur laissions ces documents et que nous réitérions nos demandes, pour placer notre épargne.

Cependant les conseillers financiers passent et changent et il a fallu recommencer plusieurs fois .

Nous avons eu la chance ,il y a quelques années déjà ,d’avoir pu expliquer, à plusieurs reprises, aux conseillères de la Banque Postale et du Crédit Mutuel, ce que nous souhaitions faire de notre épargne, des placements au service des besoins de nos concitoyens d’ici et d’ailleurs pour un développement plus juste et plus humain (développement du logement social ou d’activités de productions utiles et de solidarité internationale).

Leur attitude n’est plus de nous « fourguer » les produits du moment de leur banque mais une attitude de conseil, d’interrogation et de recherche. Même l’une d’entre elle, a demandé à être informée et même formée par les services spécialisés de sa banque, a recherché et a réclamé des précisions sur les placements, de façon à pouvoir nous fournir des informations précises sur la destination et l’utilisation de notre épargne. Quant à l’autre, elle nous appelle quand elle estime que nous pourrions faire évoluer l’épargne que nous avons vers des placements plus conformes à nos demandes.

Nous pensons également que c’est les aider dans leur travail, la crise et l’effondrement de placements boursiers, les ont soumis à récriminations et, entre le marteau des chefs et l’enclume des clients leur tâche ne fut pas toujours aisée. Nos demandes basées sur nos convictions et non sur le gagner toujours plus ne les soumettent pas aux mêmes pressions et leur font voir l’économie financière autrement.